Située à l'extrémité occidentale du plateau de Fontbonnière, cette ancienne église, désaffectée depuis longtemps, se compose d'une nef rectangulaire couverte d'une charpente et précédée d'une travée voûtée portant une tour-clocher carrée, d'une abside semi-circulaire (voûtée en cul-de-four) plus basse que la nef et d'un petit clocher-mur à ouvertures géminées sur le mur-pignon Est. La tour-clocher, ajourée d'une grande ouverture rectangulaire sur chaque face, n'est percée que d'un jour et d'une porte principale avec encadrement en pierre de taille visiblement remontée, surmontée d'un tympan ajouré soutenu par un arc plein cintre en brique. les élévations sont en petit appareil de pierres liées à la chaux intégrant des remplois antiques (une couverture de sarcophage à acrotères de l'antiquité tardive dans l'angle Nord-Ouest). L'intérieur de l'église est éclairé par six baies étroites.
Face à l'entrée, un cippe d'environ deux mètres de haut, autel votif datant de la période gallo-romaine, témoigne d'une probable occupation antique du site.
Historique :
Objet de l’attention passionnée de groupes d’amateurs qui l’ont, à partir de 1959, entièrement fouillé, la chapelle Saint-Germain, inscrite MH par arrêté du 27 avril 1954, est généralement regardée comme un rare et précieux témoin d’architecture du premier Moyen Âge – XIe siècle –, incorporant même des restes de sanctuaire païen.
Certes, plusieurs sépultures avec des céramiques ont été découvertes à l'occasion de la restauration de la chapelle. Ces sépultures peuvent être datées, pour certaines, de la fin de la période gallo-romaine (IVe - Ve siècle), pour d'autres des VIIe et VIIIe siècles, mais encore aussi des XIIe et XIIIe siècles.
Mais en ce qui concerne les élévations de l'édifice actuel, lors de l'inventaire du patrimoine en 2006, les spécialistes du service du patrimoine culturel du Conseil Général de l'Isère ont pu tirer de l'observation des élévations et des comptes-rendus des fouilles, des hypothèses radicalement différentes : Les comptes rendus publiés des fouilles laissent plus que dubitatif quant aux conclusions tirées et ce que donne à voir le bâtiment aujourd’hui conduit à accorder peu de crédit aux interprétations admises. Par ailleurs, l’aspect des maçonneries ne permet plus de lecture archéologique fiable, les nombreux remplois antiques, voire du haut Moyen Âge (fragments de sarcophage ?) ne datent pas l’ouvrage.
La plupart des ouvertures, atypiques, ne présentent aucune caractéristique propre à la période médiévale. Celles qui offrent des traits quelque peu reconnaissables, les portes de la façade ouest et du mur nord, conduisent à une datation de la période moderne (XVIe-XVIIIe s.) et rien ne montre qu’elles aient été insérées dans des murs plus anciens. L’aspect de ces portes, celui du clocher, avec ses baies rectangulaires couvertes par les sablières de la charpente sont les seuls critères vraiment perceptibles : ils incitent à placer après le Moyen Âge l’église Saint-Germain telle qu’elle nous est parvenue.
Si le cartulaire de Cluny atteste bien l'existence en cet endroit d'une église en 1032, les caractères de l'actuelle construction permettent d'attribuer l'édifice actuel à une période remontant tout au plus aux XVIe-XVIIe siècles, époque à laquelle on peut situer la principale campagne de réfection et de remaniement de la chapelle. Abandonnée en 1790, celle-ci sera vandalisée par une armée autrichienne qui campait dans les environs, en 1815. Elle sera de nouveau restituée au culte par la suite. elle est une première fois restaurée en 1864 et l'évêque autorise la célébration de la messe aux 4 temps de l'année, pour la Saint-Germain et pour les Rogations.
Inscrite à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1954, la chapelle est aussi comprise dans une Zone de Protection du Patrimoine Archéologique (ZPPA) depuis 2007 (zone 3 - Saint-Germain)