Utilisée pour le culte jusqu’aux années 1920 et inscrite à l’Inventaire des Monuments Historiques depuis le 27 avril 1954, elle fascine par son histoire et son architecture unique. Un site à ne pas manquer pour une plongée dans l’histoire locale !
Une présence marquée dès l’Antiquité.
Dès l’entrée de la chapelle, un cippe gallo-romain témoigne de l’occupation ancienne du site. Cet autel votif, vestige du culte antique, s’accompagne de découvertes archéologiques confirmant l’importance religieuse du lieu à travers les âges. Des fouilles ont mis au jour des restes d’animaux, probablement liés à des offrandes aux dieux, ainsi que plusieurs sépultures accompagnées de céramiques, dont certaines datent de la fin de la période gallo-romaine (IVe-Ve siècle).
L’usage funéraire du site se poursuit aux VIIe et VIIIe siècles, puis aux XIIe et XIIIe siècles, illustrant une continuité d’occupation à travers les époques. C’est sans doute à cette période que la chapelle adopte le nom de Saint Germain, en hommage à Germain d’Auxerre (v. 380-448), évêque dont la dépouille, rapatriée d’Italie, aurait inspiré la fondation de nombreux sanctuaires sur son passage.
En 1032, le Regestre Dauphinois mentionne la chapelle comme propriété du chevalier Berlion, qui la lègue à l’abbaye de Cluny en quête de rédemption.
De l’abandon à la restauration.
Délaissée après la Révolution, la chapelle subit un épisode de vandalisme en 1815 par l’armée autrichienne en garnison dans la région. Elle connaît une première restauration en 1864, permettant la reprise de certaines célébrations liturgiques, notamment pour la Saint-Germain et les Rogations.
C’est cependant après son inscription aux Monuments Historiques en 1954 qu’un véritable effort de préservation est engagé. En 1959, une importante restauration lui redonne son apparence actuelle, sous l’impulsion d’un groupe de passionnés, aujourd’hui connu sous le nom de la Compagnie Saint Germain, dédiée à la préservation et à l’étude du patrimoine local.
Un édifice à l’architecture intrigante.
Aujourd’hui, la chapelle se distingue par son architecture mêlant éléments antiques et constructions médiévales et modernes :
• Une nef rectangulaire couverte d’une charpente, précédée d’une travée voûtée surmontée d’une tour-clocher carrée.
• Une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four, plus basse que la nef.
• Un clocher-mur à ouvertures géminées dominant le mur-pignon Est.
• Des murs en petit appareil de pierres liées à la chaux, intégrant des remplois antiques, dont une couverture de sarcophage de l’Antiquité tardive visible dans l’angle nord-ouest.
L’ensemble est percé de six baies étroites, conférant à l’intérieur un éclairage tamisé propice à la contemplation. Les portes et les baies du clocher, aux formes rectangulaires, datent de l’époque moderne (XVIe-XVIIe siècle), bien que les murs puissent être plus anciens.
Un patrimoine protégé et étudié.
En 2006, un inventaire du patrimoine mené par le Conseil Départemental de l’Isère a permis d’approfondir l’analyse des matériaux et des structures du site. Bien que certaines pierres antiques puissent être des remplois plus tardifs, chaque vestige raconte une histoire qui contribue à l’aura mystérieuse du lieu.
Depuis 2007, la chapelle est également inscrite dans une Zone de Protection du Patrimoine Archéologique (ZPPA), garantissant la préservation de ce site historique majeur.
Un lieu d’histoire et de curiosité.
Aujourd’hui encore, la chapelle Saint-Germain continue d’attirer amateurs d’histoire, passionnés d’architecture et visiteurs curieux, venus découvrir ce témoin exceptionnel de l’évolution de L’Isle d’Abeau à travers les siècles.
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