Édifice de plan basilical avec clocher latéral et chevet polygonal, l'église comprend une haute nef percée de fenêtres en partie supérieure et des bas-côtés aveugles. D'inspiration néo-romane, elle présente, en façade, un portail avec archivolte et colonnettes surmonté d'un triplet de baies, tandis qu'une baie unique éclaire les bas-cotés. A l'intérieur, le voûtement de la nef et des bas-côtés se fait au moyen de travées barlongues aux nervures moulurées, séparées par d'épais doubleaux en arc brisé. Le périmètre du chœur (avec abside en cul-de-four), clos par une barrière de communion, déborde sur la première travée de la nef et relie les autels latéraux.
Dans le traitement du volume intérieur, l'emploi systématique de l'arc brisé exprime le style que l'architecte Péronnet caractérise dans son devis de "roman de transition" ; le profil très élancé de la nef centrale souligné par l'emploi unifié de colonnettes de ciment moulé montant de fond, procure une sensation d'élan vertical. L'édifice est principalement bâti en maçonnerie de moellons, mais de la pierre de taille locale est aussi mise en œuvre (carrières de Trept pour les parties nobles, de l'Echaillon pour les arcs et colonnettes, de Sérézin pour les contreforts, linteaux et cordons), ainsi que du ciment moulé (colonnettes, chapiteaux intérieurs)
Historique : Après une décennie de disputes entre la section de Badinières (commune des Eparres) et la commune d'Eclose, les autorités préfectorales choisissent de faire reconstruire l'église paroissiale à Badinières. Après un premier devis en 1855, un deuxième devis est dressé en 1856 pour le site actuel. En 1857, Badinières devient une commune et une paroisse à part entière. L'église, construite par l'entrepreneur Badin à Badinières, sous la direction de Péronnet, est achevée en 1862. Le clocher, achevé en 1867 sous la direction de Péronnet, donne lieu à un refus de réception du procès-verbal (le beffroi est considéré insuffisamment solide). En 1888, une flèche octogonale en tuf est élevée.